CBD et cancer : ce que les études ont démontré

Vous savez sans doute que les dérivés du cannabis peuvent grandement aider face aux effets secondaires des traitements contre le cancer et pour soulager la douleur provoquée par la maladie. Ils permettent de calmer l’inflammation, de retrouver une qualité de sommeil, de l’appétit.

Mais c’est un savoir qu’on a du mal à transformer en action: quelles sont les options légales en France? Comment se procurer des cannabinoïdes? Comment les consommer pour bénéficier de leurs effets thérapeutiques? Et ce savoir “public” ignore de plus tout un pan de l’action des cannabinoïdes, qui touche au traitement même de l’activité tumorale et métastatique. Plusieurs études médicales ont été menées sur le sujet, avec des résultats très prometteurs, grâce à des essais in vitro et précliniques.

Comment le CBD améliore-t-il les symptômes du cancer?

Les cannabinoïdes, dérivés du cannabis, mais aussi le cannabis lui-même avant que la recherche médicale n’ait pu isoler ses composés, ont prouvé leur efficacité pour soulager les symptômes du cancer, même les plus aigus.

Le cannabidiol, est le deuxième cannabinoïde le plus connu parmi ceux présents dans le cannabis. Il est complètement légal en France, car il n’a pas d’effets stupéfiants. Et bonne nouvelle: il peut réellement aider, seul, isolé du THC, pour soulager les maux si difficiles de la maladie.

Qu’est-ce que le CBD?

Les chercheurs du domaine médical et pharmacologique se sont attachés à isoler l’effet de chaque molécule du cannabis, pour trouver un moyen sain et entièrement bénéfique de profiter des bienfaits qu’avaient portés à leur connaissance les consommateurs.

Le CBD est ainsi autorisé en France, si et seulement si la variété de cannabis dont il est extrait possède très peu de THC, et que le produit fini contient moins de 0.2% de THC. Il est alors reconnu non-stupéfiant et peut être mis en vente libre.

Dans le cadre de l’accompagnement d’un cancer, les douleurs chroniques et neuropathiques associées aux symptômes, mais aussi aux traitements eux-mêmes, affectent fortement la qualité de vie des patients. L’usage des opioïdes et des anti-inflammatoires stéroïdiens provoquent à moyen et long terme des symptômes secondaires sévères connus (dépendance, troubles de l’humeur, du sommeil, de l’appétit, faiblesses hépatiques, rénales…).

En isolant les molécules et en permettant d’atteindre les mêmes effets bénéfiques sans conséquences psychotropes, la recherche permet de mettre à disposition des patients une alternative douce et efficace aux traitements secondaires des symptômes du cancer.

CBD et douleur liée au cancer

En cherchant à améliorer notre savoir et notre usage des effets bienfaisants de la plante de cannabis, notamment sur la douleur, les scientifiques ont non seulement pu isoler le cannabidiol mais ont aussi pu démontrer son mécanisme d’action.

Ils ont notamment découvert que nous produisions nos propres cannabinoïdes, gérés par un réseau de récepteurs endocannabinoïdes (ce réseau est appelé le SEC – système endocannabinoïde). C’est en stimulant ces récepteurs que les cannabinoïdes extérieurs (apportés par la plante) agissent sur différents organes (possédant ces récepteurs).

Pour le CBD, c’est notamment par une action sur le système immunitaire, régulant la réponse inflammatoire, qu’il va avoir un effet apaisant. Le THC a un effet plus fort sur la douleur aiguë et résistante, en ayant plus d’affinités avec les récepteurs du système nerveux. Mais le cannabidiol seul est vanté pour son effet myorelaxant et anxiolytique, en aidant le SEC à gérer la réponse inflammatoire et la sérotonine.

Les utilisateurs parlent d’un vrai “Ouf…” de soulagement et de relâchement dans l’heure qui suit l’administration de CBD, qui leur permet de trouver le repos, une meilleure amplitude de mouvement, une concentration au travail si besoin.

CBD contre la fatigue et le manque d’appétit 

Le SEC (système endocannabinoïde) agit indépendamment des réseaux d’action des opioïdes et des corticoïdes pour contrôler le signal de la douleur, et la réponse inflammatoire. C’est pour cela qu’on ne retrouve pas les mêmes effets secondaires qu’avec les traitements traditionnels d’accompagnement du cancer. Mais l’effet sur les douleurs inflammatoires, dues aux tumeurs et aux atteintes névralgiques, est réel.

On peut ajouter l’effet propre aux cannabinoïdes, que l’on retrouve aussi dans le CBD isolé, qui est de soutenir l’appétit et la qualité du sommeil. En aidant la régulation de l’homéostasie sur un plan général, il permet d’apaiser les tensions et d’aider à la qualité du sommeil. Il n’agit pas à proprement parler comme un médicament du sommeil: ce n’est pas comme si on appuyait sur un “bouton dodo”. Mais il harmonise nos réactions au stress, à la nervosité, à la douleur, tout en aidant notre corps à reconnaître les cycles du sommeil tout au long de la nuit, et le cycle de veille pendant la journée.

Les utilisateurs disent qu’ils ressentent l’effet doucement apaisant et myorelaxant, qui va aider l’endormissement, dans l’heure qui suit (sans être “assommé”), mais surtout qu’ils restent endormis sur une plus grande partie de la nuit. Ils sont aussi plus en forme le lendemain, sans l’effet “pâteux” propre aux somnifères et opioïdes.

Pour l’appétit, bien que le THC soit le champion des fringales, en aidant fortement la prise alimentaire avec une vraie sensation de faim, le CBD a aussi des effets bénéfiques bien que plus doux. En apaisant les douleurs, et en équilibrant le système immunitaire et les accès inflammatoires, les organes de la faim et de la digestion sont plus à même de transmettre les signaux et d’aider à la prise alimentaire.

Dans les deux sens: comme pour le sommeil (juste ce qu’il faut, sans effet d’hyper sommeil avec lendemain pâteux), le CBD régule l’appétit dans l’harmonie, en redonnant un cycle faim-satiété, tout au long de la phase d’éveil. Il est d’ailleurs utilisé comme traitement de l’hyperphagie: la prise alimentaire devient normale, déclenchée par la faim et stoppée dès qu’il n’y a plus les signaux de faim. Le cannabidiol peut réellement aider à maintenir un poids de santé (important pour faire face aux développements et aux traitements du cancer) au lieu de subir une baisse d’appétit, des nausées, et une fonte musculaire importante.

Les effets positifs du CBD pour accompagner les traitements du cancer

En régulant la réponse à la douleur et à l’inflammation déclenchées par les symptômes premiers du cancer, le CBD peut aider à maintenir la qualité de vie du patient. Mais les traitements eux-mêmes, la chimiothérapie et la radiothérapie, provoquent des symptômes inflammatoires et douloureux souvent puissants. La molécule peut donc accompagner le patient au long de son traitement en délivrant des effets anti-nauséeux, anti-vomitifs et anti-inflammatoires.

Un rapport scientifique de 2019 rapporte l’habilité du cannabidiol à contrôler le réflexe nauséeux induit par les traitements au fait qu’il réduit la libération de la sérotonine des cellules enterochromaffines dans l’intestin grêle induite par la chimiothérapie.

Là où les opioïdes et les corticoïdes généralement administrés pour faire face aux traitements anti-cancer peuvent affecter les reins, le foie, et la densité osseuse à moyen et long terme, le CBD ne présente aucun effet secondaire et, au contraire, a un effet protecteur, via le SEC, sur les organes principaux.

Et le potentiel thérapeutique du cannabidiol ne s’arrête pas à cet accompagnement des effets secondaires. Plusieurs études, ces toutes dernières années, ont prouvé en préclinique qu’il peut également combattre les cellules cancéreuses en développement en association avec les traitements traditionnels.

Une étude publiée en 2018 montre que le CBD associé à la chimiothérapie classiquement administrée dans le cancer du pancréas augmente jusqu’à trois fois l’espérance de vie des souris porteuses de ce cancer. Il aiderait l’agent chimiothérapeutique à potentialiser son action, en inhibant un récepteur couplé à une protéine responsable de la croissance de la cellule cancéreuse.

Le principe actif témozolomide, utilisé dans le cancer du cerveau, a aussi profité d’une association avec le CBD dans un modèle préclinique de 2018 (in vivo), en inhibant la croissance des xénogreffes de gliomes (mais dans cette étude deux cannabinoïdes étaient utilisés en association, le CBD et le THC, comme dans le Sativex). L’action anti-cancer repose sur le déclenchement de l’apoptose: l’agent chimiothérapeutique étant aidé par les cannabinoïdes en ce qu’ils lancent le processus de reconnaissance et de destruction de la cellule anormale.

Comment utiliser le CBD dans l’accompagnement du cancer?

Le cannabidiol n’a aucun effet nocif connu et ne crée aucune dépendance. On ne peut pas faire une erreur de dosage avec des effets négatifs sur notre santé, mais on peut ne pas en prendre assez et ne sentir aucun effet thérapeutique. C’est pourquoi il est important de bien vous faire conseiller et accompagner dans vos premières utilisations qui seront nécessairement en auto-médication.

En France, en effet, même s’il est reconnu par plusieurs études que l’utilisation de CBD en accompagnement des chimiothérapies est bénéfique pour la qualité de vie du patient.

Pour l’instant, vous devez donc trouver, acheter et doser votre apport en CBD, par vous-même. Heureusement les vendeurs de CBD, dans les magasins spécialisés ou en ligne, sont formés pour vous aider à trouver le bon dosage alors n’hésitez pas à envoyer des emails, à poser des questions, à téléphoner, plusieurs fois même si nécessaire. Ils sauront vous aider.

Mode d’administration

Il y a plusieurs formats d’administration: en spray, en gélules, en extrait pur huileux, en crèmes et lotions. Vous ne trouverez en France que des extraits de CBD dépourvus de THC. L’utilisation de toute composition CBD + THC est interdite en France: le produit fini au CBD ne doit pas contenir plus de 0.2% de trace de THC.

L’administration conseillée se fait par extrait pur huileuxsous la langue, à raison de quelques gouttes par jour (voir ci-dessous pour le dosage). Pour voie sublinguale, la molécule pénètre par résorption, par les capillaires, et atteint la circulation sanguine très vite ensuite par les veines jugulaires. Ainsi, elle n’est pas dégradée par la digestion (par les sucs acides de l’estomac, par le passage dans les intestins) et agit rapidement.

  • Gélules 

Le goût (puissant, terreux, herbeux) peut être difficile à supporter pour certains, même si généralement on s’habitue très bien. Dans ce cas, on peut préférer les gélulesLes gélules ont d’autres avantages: elles sont déjà dosées – on sait exactement combien on ingère d’extrait de CBD – et facilement transportables. Mais on “perd” de l’efficacité rapide, par la voie digestive.

  • Huile 

Si vous pouvez vous adapter à la forme huileuse par voie sublinguale, cela reste la meilleure façon, pure et directe, d’ingérer du CBD. Préférez des huiles dont la qualité de l’extrait de plante est certifié sans pesticides de proximité, ni conservateurs, dans le produit fini. Mais le cannabis ne nécessite pas réellement de produits chimiques lors de sa culture: c’est une plante résistante, à croissance très rapide.

Il s’agit de laisser le produit sous la langue pendant une minute, pour que les capillaires s’en imprègnent bien, et il est conseillé de le faire à distance des repas.

  • Baume 

En application cutanée, pour les douleurs des articulations, des nerfs, de la peau (démangeaisons, brûlures, notamment dues aux traitements), le CBD est très efficace et agit instantanément. On peut utiliser l’extrait huileux directement sur la zone à soulager. Mais des baumes déjà dosés existent dans les magasins spécialisés.

Dosage

Les huiles varient dans leur concentration (de 5 à 50%) : une goutte représente entre 2 et 20 mg de CBD selon le dosage .

Il est généralement conseillé de prendre 1 à 6 mg de CBD par tranche de 5 kilos, en une ou deux prises par jour, et d’augmenter selon les besoins. Par exemple, un utilisateur de 70 kilos peut commencer par 15 mg/jour et augmenter doucement en fonction des résultats – en attendant 4 jours avant d’augmenter (s’il n’y aucun résultat sur les symptômes).

Attention, certaines rares interactions médicamenteuses ont été rapportées. On vous conseille donc de demander à votre médecin si votre traitement n’a pas d’interaction connue avec des groupes alimentaires. Si la notice du médicament mentionne que le pamplemousse est interdit, c’est normalement que le cannabidiol doit aussi être évité.

Conclusion

Le cancer est connu et craint pour ses effets dévastateurs sur la qualité de vie des patients, non seulement par ses symptômes mais aussi par les effets secondaires des thérapeutiques agressives mises en place pour contrôler le développement des cellules cancéreuses.

Ainsi, des thérapies non toxiques, efficaces et ciblées, sont toujours au cœur de la recherche, pour trouver un meilleur accompagnement pour les patients.

Ces dernières années, les cannabinoïdes ont été étudiés non seulement pour leurs effets apaisants et régulateurs sur les symptômes liés au cancer et à ses traitements, mais aussi pour leurs effets sur le système immunitaire et l’inflammation. En gérant, dans les plus fins détails, l’homéostasie (capacité de tous les composants du corps humain à maintenir un état stable en fonction de l’environnement – température, stress cardiaque, glycémie…), et en harmonisant la réponse inflammatoire, le CBD est l’allié de notre corps pour former un bouclier sain. Mais les études récentes montrent que c’est en inhibant certaines protéines et certaines hormones, qu’il peut détruire des néo-cellules cancéreuses, et devenir une vraie première ligne thérapeutique.

Mais, pour l’instant, le CBD n’a pas fait l’objet d’expériences sur des patients atteints de tumeurs (les études ont été menées in vitro et chez la souris). On ne sait pas encore à quel dosage et selon quelle administration il serait efficace chez l’homme. Mais c’est pour bientôt. La réduction des tumeurs est impressionnante en pré-clinique et devrait susciter beaucoup de projets de recherche clinique.

Mais on peut d’ors et déjà profiter de son effet régulateur du système immunitaire et de la réponse inflammatoire, en prévention et en accompagnement des symptômes du cancer. L’expérience des utilisateurs montre une vraie réduction de la fatigue, de la douleur, de la perte de poids et des nausées. Quelques gouttes sous la langue, dans un dosage approprié, suffit à harmoniser les réponses névralgiques et auto-inflammatoires du corps, face à l’épreuve qu’est le cancer.

Source

Lien vidéo du colloque du Dr Pierre-Yves Desprez à San Francisco en 2014